Translations for camp in French
Here are paragraphs from public domain books translated:
"I suppose you would hardly ask me to call you a humane man," returned the doctor, with a sneer, "and so my feelings may surprise you, Master Silver. But if I were sure they were raving—as I am morally certain one, at least, of them is down with fever—I should leave this camp, and, at whatever risk to my own carcass, take them the assistance of my skill." | Avec un ricanement le docteur repartit : — Vous ne prétendez sans doute pas au titre d’homme humain, maître Silver ? Aussi mes sentiments vous surprendront peut-être. Mais si j’étais certain qu’ils délirent — et je suis moralement sûr que l’un d’eux, au moins, est malade de la fièvre — je quitterais ce camp et risquerais ma peau afin de leur porter les secours de mes lumières. |
Treasure Island, by Robert Louis Stevenson | L’Île au trésor, de Robert Louis Stevenson |
"I suppose you would hardly ask me to call you a humane man," returned the doctor, with a sneer, "and so my feelings may surprise you, Master Silver. But if I were sure they were raving—as I am morally certain one, at least, of them is down with fever—I should leave this camp, and, at whatever risk to my own carcass, take them the assistance of my skill." | Avec un ricanement le docteur repartit : — Vous ne prétendez sans doute pas au titre d’homme humain, maître Silver ? Aussi mes sentiments vous surprendront peut-être. Mais si j’étais certain qu’ils délirent — et je suis moralement sûr que l’un d’eux, au moins, est malade de la fièvre — je quitterais ce camp et risquerais ma peau afin de leur porter les secours de mes lumières. |
Treasure Island, by Robert Louis Stevenson | L’Île au trésor, de Robert Louis Stevenson |
It was no wonder the men were in a good humor now. For my part, I was horribly cast down. Should the scheme he had now sketched prove feasible, Silver, already doubly a traitor, would not hesitate to adopt it. He had still a foot in either camp, and there was no doubt he would prefer wealth and freedom with the pirates to a bare escape from hanging, which was the best he had to hope for on our side. | Rien d’étonnant si les hommes étaient à présent de bonne humeur. Pour ma part, j’étais horriblement abattu. Si le plan qu’il venait d’esquisser devenait réalisable, Silver, déjà doublement traître, n’hésiterait pas à l’adopter. Il avait encore un pied dans chaque camp, et il n’y avait pas de doute qu’il ne préférât le parti des pirates, avec la richesse et la liberté, au nôtre, où il n’avait rien à attendre de plus que de simplement échapper à la corde. |
Treasure Island, by Robert Louis Stevenson | L’Île au trésor, de Robert Louis Stevenson |
It was no wonder the men were in a good humor now. For my part, I was horribly cast down. Should the scheme he had now sketched prove feasible, Silver, already doubly a traitor, would not hesitate to adopt it. He had still a foot in either camp, and there was no doubt he would prefer wealth and freedom with the pirates to a bare escape from hanging, which was the best he had to hope for on our side. | Rien d’étonnant si les hommes étaient à présent de bonne humeur. Pour ma part, j’étais horriblement abattu. Si le plan qu’il venait d’esquisser devenait réalisable, Silver, déjà doublement traître, n’hésiterait pas à l’adopter. Il avait encore un pied dans chaque camp, et il n’y avait pas de doute qu’il ne préférât le parti des pirates, avec la richesse et la liberté, au nôtre, où il n’avait rien à attendre de plus que de simplement échapper à la corde. |
Treasure Island, by Robert Louis Stevenson | L’Île au trésor, de Robert Louis Stevenson |
The court of his hotel, situated in the Rue du Vieux-Colombier, resembled a camp from by six o'clock in the morning in summer and eight o'clock in winter. From fifty to sixty Musketeers, who appeared to replace one another in order always to present an imposing number, paraded constantly, armed to the teeth and ready for anything. On one of those immense staircases, upon whose space modern civilization would build a whole house, ascended and descended the office seekers of Paris, who ran after any sort of favor--gentlemen from the provinces anxious to be enrolled, and servants in all sorts of liveries, bringing and carrying messages between their masters and M. de Treville. In the antechamber, upon long circular benches, reposed the elect; that is to say, those who were called. In this apartment a continued buzzing prevailed from morning till night, while M. de Treville, in his office contiguous to this antechamber, received visits, listened to complaints, gave his orders, and like the king in his balcony at the Louvre, had only to place himself at the window to review both his men and arms. | La cour de son hôtel, situé rue du Vieux-Colombier, ressemblait à un camp, et cela dès six heures du matin en été et dès huit heures en hiver. Cinquante à soixante mousquetaires, qui semblaient s’y relayer pour présenter un nombre toujours imposant, s’y promenaient sans cesse armés en guerre et prêts à tout. Le long d’un de ses grands escaliers sur l’emplacement desquels notre civilisation moderne bâtirait une maison tout entière, montaient et descendaient les solliciteurs de Paris qui couraient après une faveur quelconque, les gentilshommes de province avides d’être enrôlés, et les laquais chamarrés de toutes couleurs, qui venaient apporter à M. de Tréville les messages de leurs maîtres ou de leurs maîtresses. Dans l’antichambre, sur de longues banquettes circulaires, reposaient les élus, c’est-à-dire ceux qui étaient convoqués. Un bourdonnement durait là depuis le matin jusqu’au soir, tandis que M. de Tréville, dans son cabinet contigu à cette antichambre, recevait les visites, écoutait les plaintes, donnait ses ordres, et, comme le roi à son balcon du Louvre, n’avait qu’à se mettre à sa fenêtre pour passer la revue des hommes et des armes. |
The Three Musketeers, by Alexandre Dumas | Les Trois Mousquetaires, de Alexandre Dumas |
The court of his hotel, situated in the Rue du Vieux-Colombier, resembled a camp from by six o'clock in the morning in summer and eight o'clock in winter. From fifty to sixty Musketeers, who appeared to replace one another in order always to present an imposing number, paraded constantly, armed to the teeth and ready for anything. On one of those immense staircases, upon whose space modern civilization would build a whole house, ascended and descended the office seekers of Paris, who ran after any sort of favor--gentlemen from the provinces anxious to be enrolled, and servants in all sorts of liveries, bringing and carrying messages between their masters and M. de Treville. In the antechamber, upon long circular benches, reposed the elect; that is to say, those who were called. In this apartment a continued buzzing prevailed from morning till night, while M. de Treville, in his office contiguous to this antechamber, received visits, listened to complaints, gave his orders, and like the king in his balcony at the Louvre, had only to place himself at the window to review both his men and arms. | La cour de son hôtel, situé rue du Vieux-Colombier, ressemblait à un camp, et cela dès six heures du matin en été et dès huit heures en hiver. Cinquante à soixante mousquetaires, qui semblaient s’y relayer pour présenter un nombre toujours imposant, s’y promenaient sans cesse armés en guerre et prêts à tout. Le long d’un de ses grands escaliers sur l’emplacement desquels notre civilisation moderne bâtirait une maison tout entière, montaient et descendaient les solliciteurs de Paris qui couraient après une faveur quelconque, les gentilshommes de province avides d’être enrôlés, et les laquais chamarrés de toutes couleurs, qui venaient apporter à M. de Tréville les messages de leurs maîtres ou de leurs maîtresses. Dans l’antichambre, sur de longues banquettes circulaires, reposaient les élus, c’est-à-dire ceux qui étaient convoqués. Un bourdonnement durait là depuis le matin jusqu’au soir, tandis que M. de Tréville, dans son cabinet contigu à cette antichambre, recevait les visites, écoutait les plaintes, donnait ses ordres, et, comme le roi à son balcon du Louvre, n’avait qu’à se mettre à sa fenêtre pour passer la revue des hommes et des armes. |
The Three Musketeers, by Alexandre Dumas | Les Trois Mousquetaires, de Alexandre Dumas |
"The next I heard of Frank was that he was in Montana, and then he went prospecting in Arizona, and then I heard of him from New Mexico. After that came a long newspaper story about how a miners' camp had been attacked by Apache Indians, and there was my Frank's name among the killed. I fainted dead away, and I was very sick for months after. Pa thought I had a decline, and took me to half the doctors in 'Frisco. Not a word of news came for a year and more, so that I never doubted that Frank was really dead. Then Lord St. Simon came to 'Frisco, and we came to London, and a marriage was arranged, and pa was very pleased, but I felt all the time that no man on this earth would ever take the place in my heart that had been given to my poor Frank. | La première lettre de Frank était du Montana ; ensuite il alla prospecter dans l’Arizona, et enfin il m’écrivit du Nouveau-Mexique. Après cela, je lus dans les journaux le récit tragique d’un camp de mineurs attaqué par les Indiens Apaches, et le nom de mon Frank se trouvait parmi les morts. Je m’évanouis du coup, et je fus très malade pendant plusieurs mois. P’pa me crut perdue et il consulta presque tous les docteurs de Frisco. Pas un mot de nouvelles pendant un an et plus, si bien que je ne doutais plus de la mort de Frank. Alors lord Saint Simon vint à Frisco, puis nous allâmes à Londres, et mon mariage s’arrangea ; p’pa était très content, mais moi je sentais qu’aucun homme sur la terre ne pourrait jamais prendre dans mon cœur la place qu’y avait occupée mon pauvre Frank. |
The Adventures of Sherlock Holmes, by Arthur Conan Doyle | Les Aventures de Sherlock Holmes, de Arthur Conan Doyle |
"The next I heard of Frank was that he was in Montana, and then he went prospecting in Arizona, and then I heard of him from New Mexico. After that came a long newspaper story about how a miners' camp had been attacked by Apache Indians, and there was my Frank's name among the killed. I fainted dead away, and I was very sick for months after. Pa thought I had a decline, and took me to half the doctors in 'Frisco. Not a word of news came for a year and more, so that I never doubted that Frank was really dead. Then Lord St. Simon came to 'Frisco, and we came to London, and a marriage was arranged, and pa was very pleased, but I felt all the time that no man on this earth would ever take the place in my heart that had been given to my poor Frank. | La première lettre de Frank était du Montana ; ensuite il alla prospecter dans l’Arizona, et enfin il m’écrivit du Nouveau-Mexique. Après cela, je lus dans les journaux le récit tragique d’un camp de mineurs attaqué par les Indiens Apaches, et le nom de mon Frank se trouvait parmi les morts. Je m’évanouis du coup, et je fus très malade pendant plusieurs mois. P’pa me crut perdue et il consulta presque tous les docteurs de Frisco. Pas un mot de nouvelles pendant un an et plus, si bien que je ne doutais plus de la mort de Frank. Alors lord Saint Simon vint à Frisco, puis nous allâmes à Londres, et mon mariage s’arrangea ; p’pa était très content, mais moi je sentais qu’aucun homme sur la terre ne pourrait jamais prendre dans mon cœur la place qu’y avait occupée mon pauvre Frank. |
The Adventures of Sherlock Holmes, by Arthur Conan Doyle | Les Aventures de Sherlock Holmes, de Arthur Conan Doyle |
This was all that I required to know. Israel could move about; he was now armed, and if he had been at so much trouble to get rid of me, it was plain that I was meant to be the victim. What he would do afterward—whether he would try to crawl right across the island from North Inlet to the camp among the swamps, or whether he would fire Long Tom, trusting that his own comrades might come first to help him, was, of course, more than I could say. | J’étais renseigné. Israël pouvait se mouvoir ; il était armé à présent, et tout le mal qu’il s’était donné pour m’éloigner me désignait clairement pour être sa victime. Que ferait-il ensuite ? s’efforcerait-il de traverser l’île en rampant depuis la baie du Nord jusqu’au camp du marigot, ou bien tirerait-il le canon, dans l’espoir que ses camarades viendraient à son aide ? Là-dessus, j’étais entièrement réduit aux conjectures. |
Treasure Island, by Robert Louis Stevenson | L’Île au trésor, de Robert Louis Stevenson |
This was all that I required to know. Israel could move about; he was now armed, and if he had been at so much trouble to get rid of me, it was plain that I was meant to be the victim. What he would do afterward—whether he would try to crawl right across the island from North Inlet to the camp among the swamps, or whether he would fire Long Tom, trusting that his own comrades might come first to help him, was, of course, more than I could say. | J’étais renseigné. Israël pouvait se mouvoir ; il était armé à présent, et tout le mal qu’il s’était donné pour m’éloigner me désignait clairement pour être sa victime. Que ferait-il ensuite ? s’efforcerait-il de traverser l’île en rampant depuis la baie du Nord jusqu’au camp du marigot, ou bien tirerait-il le canon, dans l’espoir que ses camarades viendraient à son aide ? Là-dessus, j’étais entièrement réduit aux conjectures. |
Treasure Island, by Robert Louis Stevenson | L’Île au trésor, de Robert Louis Stevenson |
"Then I'll tell our story right away," said the lady. "Frank here and I met in '84, in McQuire's camp, near the Rockies, where pa was working a claim. We were engaged to each other, Frank and I; but then one day father struck a rich pocket and made a pile, while poor Frank here had a claim that petered out and came to nothing. The richer pa grew, the poorer was Frank; so at last pa wouldn't hear of our engagement lasting any longer, and he took me away to 'Frisco. Frank wouldn't throw up his hand, though; so he followed me there, and he saw me without pa knowing anything about it. It would only have made him mad to know, so we just fixed it all up for ourselves. Frank said that he would go and make his pile, too, and never come back to claim me until he had as much as pa. So then I promised to wait for him to the end of time, and pledged myself not to marry any one else while he lived. 'Why shouldn't we be married right away, then,' said he, 'and then I will feel sure of you; and I won't claim to be your husband until I come back?' Well, we talked it over, and he had fixed it all up so nicely, with a clergyman all ready in waiting, that we just did it right there; and then Frank went off to seek his fortune, and I went back to pa. | — Eh bien ! je vais tout vous dire, reprit sa femme. Nous nous sommes connus, Frank et moi, en 81, au camp de Mac Quire, auprès des Montagnes Rocheuses, où p’pa travaillait dans une concession. Nous nous fiançons, mais voilà qu’un jour p’pa tombe sur un riche filon, et se fait un sac énorme, pendant que ce pauvre Frank, lui, ne trouvait rien dans sa concession. Plus p’pa devient riche, plus Frank devient pauvre, si bien qu’à la fin p’pa ne voulut plus entendre parler de mariage et m’emmena à Frisco. Mais Frank ne voulait pas me lâcher, alors il me suivit et nous continuâmes à nous voir sans que p’pa le sût. Ça l’aurait rendu fou, et nous nous cachions de lui. Puis Frank me dit qu’il allait travailler à se faire un sac aussi, et qu’il ne viendrait jamais me chercher tant qu’il ne serait pas aussi riche que p’pa. Je lui promis de l’attendre indéfiniment, et de ne pas me marier tant qu’il vivrait. — Pourquoi ne pas demander à un pasteur de nous marier tout de suite ? dit-il ; je n’exigerai rien de vous avant mon retour, mais au moins comme ça je serai plus tranquille. Après avoir bien réfléchi nous nous décidâmes à nous présenter devant un révérend que Frank avait prévenu, et nous nous mariâmes sans tambour ni trompette. Puis Frank partit pour faire fortune et je restai avec p’pa. |
The Adventures of Sherlock Holmes, by Arthur Conan Doyle | Les Aventures de Sherlock Holmes, de Arthur Conan Doyle |
"Then I'll tell our story right away," said the lady. "Frank here and I met in '84, in McQuire's camp, near the Rockies, where pa was working a claim. We were engaged to each other, Frank and I; but then one day father struck a rich pocket and made a pile, while poor Frank here had a claim that petered out and came to nothing. The richer pa grew, the poorer was Frank; so at last pa wouldn't hear of our engagement lasting any longer, and he took me away to 'Frisco. Frank wouldn't throw up his hand, though; so he followed me there, and he saw me without pa knowing anything about it. It would only have made him mad to know, so we just fixed it all up for ourselves. Frank said that he would go and make his pile, too, and never come back to claim me until he had as much as pa. So then I promised to wait for him to the end of time, and pledged myself not to marry any one else while he lived. 'Why shouldn't we be married right away, then,' said he, 'and then I will feel sure of you; and I won't claim to be your husband until I come back?' Well, we talked it over, and he had fixed it all up so nicely, with a clergyman all ready in waiting, that we just did it right there; and then Frank went off to seek his fortune, and I went back to pa. | — Eh bien ! je vais tout vous dire, reprit sa femme. Nous nous sommes connus, Frank et moi, en 81, au camp de Mac Quire, auprès des Montagnes Rocheuses, où p’pa travaillait dans une concession. Nous nous fiançons, mais voilà qu’un jour p’pa tombe sur un riche filon, et se fait un sac énorme, pendant que ce pauvre Frank, lui, ne trouvait rien dans sa concession. Plus p’pa devient riche, plus Frank devient pauvre, si bien qu’à la fin p’pa ne voulut plus entendre parler de mariage et m’emmena à Frisco. Mais Frank ne voulait pas me lâcher, alors il me suivit et nous continuâmes à nous voir sans que p’pa le sût. Ça l’aurait rendu fou, et nous nous cachions de lui. Puis Frank me dit qu’il allait travailler à se faire un sac aussi, et qu’il ne viendrait jamais me chercher tant qu’il ne serait pas aussi riche que p’pa. Je lui promis de l’attendre indéfiniment, et de ne pas me marier tant qu’il vivrait. — Pourquoi ne pas demander à un pasteur de nous marier tout de suite ? dit-il ; je n’exigerai rien de vous avant mon retour, mais au moins comme ça je serai plus tranquille. Après avoir bien réfléchi nous nous décidâmes à nous présenter devant un révérend que Frank avait prévenu, et nous nous mariâmes sans tambour ni trompette. Puis Frank partit pour faire fortune et je restai avec p’pa. |
The Adventures of Sherlock Holmes, by Arthur Conan Doyle | Les Aventures de Sherlock Holmes, de Arthur Conan Doyle |
What were we to do now? Our stores of provisions, supplemented by our guns, were holding out well, but the day must come when they would need replenishment. In a couple of months the rains might be expected, and we should be washed out of our camp. The rock was harder than marble, and any attempt at cutting a path for so great a height was more than our time or resources would admit. No wonder that we looked gloomily at each other that night, and sought our blankets with hardly a word exchanged. I remember that as I dropped off to sleep my last recollection was that Challenger was squatting, like a monstrous bull-frog, by the fire, his huge head in his hands, sunk apparently in the deepest thought, and entirely oblivious to the good-night which I wished him. | Que faire ? Nos provisions ne baissaient pas trop, grâce au surcroît de ressources que nous procurait la chasse. Mais elles ne viendraient pas moins à épuisement un jour ou l’autre. Dans deux mois, la saison des pluies nous balaierait du camp. Tenter de pratiquer un chemin dans une falaise de cette hauteur et plus dure que le marbre, nous n’en avions ni les moyens ni le temps. On ne s’étonnera pas si nous nous regardions d’un air sombre ce soir-là, et si nous échangeâmes à peine quelques mots en cherchant nos couvertures. Je revois encore Challenger, accroupi, telle une monstrueuse grenouille, près du feu, sa grosse tête dans ses mains, perdu dans ses pensées, et ne prenant pas même garde au bonsoir que je lui adresse avant de m’endormir. |
The Lost World, by Arthur Conan Doyle | Le Monde perdu, de Arthur Conan Doyle |
What were we to do now? Our stores of provisions, supplemented by our guns, were holding out well, but the day must come when they would need replenishment. In a couple of months the rains might be expected, and we should be washed out of our camp. The rock was harder than marble, and any attempt at cutting a path for so great a height was more than our time or resources would admit. No wonder that we looked gloomily at each other that night, and sought our blankets with hardly a word exchanged. I remember that as I dropped off to sleep my last recollection was that Challenger was squatting, like a monstrous bull-frog, by the fire, his huge head in his hands, sunk apparently in the deepest thought, and entirely oblivious to the good-night which I wished him. | Que faire ? Nos provisions ne baissaient pas trop, grâce au surcroît de ressources que nous procurait la chasse. Mais elles ne viendraient pas moins à épuisement un jour ou l’autre. Dans deux mois, la saison des pluies nous balaierait du camp. Tenter de pratiquer un chemin dans une falaise de cette hauteur et plus dure que le marbre, nous n’en avions ni les moyens ni le temps. On ne s’étonnera pas si nous nous regardions d’un air sombre ce soir-là, et si nous échangeâmes à peine quelques mots en cherchant nos couvertures. Je revois encore Challenger, accroupi, telle une monstrueuse grenouille, près du feu, sa grosse tête dans ses mains, perdu dans ses pensées, et ne prenant pas même garde au bonsoir que je lui adresse avant de m’endormir. |
The Lost World, by Arthur Conan Doyle | Le Monde perdu, de Arthur Conan Doyle |
"But there is life upon the plateau all the same," his colleague replied in triumph. "And now, having demonstrated this important conclusion so that it is clear to anyone, however prejudiced or obtuse, I am of opinion that we cannot do better than break up our camp and travel to westward until we find some means of ascent." | — Mais enfin, la vie existe sur le plateau ! s’écria Challenger, triomphant. Et maintenant que voilà le fait démontré, sans chicane possible de quiconque, si prévenu ou si obtus soit-il, j’estime que nous ne saurions mieux faire que de lever le camp et de marcher à l’ouest, en quête d’un point d’accès. |
The Lost World, by Arthur Conan Doyle | Le Monde perdu, de Arthur Conan Doyle |
"But there is life upon the plateau all the same," his colleague replied in triumph. "And now, having demonstrated this important conclusion so that it is clear to anyone, however prejudiced or obtuse, I am of opinion that we cannot do better than break up our camp and travel to westward until we find some means of ascent." | — Mais enfin, la vie existe sur le plateau ! s’écria Challenger, triomphant. Et maintenant que voilà le fait démontré, sans chicane possible de quiconque, si prévenu ou si obtus soit-il, j’estime que nous ne saurions mieux faire que de lever le camp et de marcher à l’ouest, en quête d’un point d’accès. |
The Lost World, by Arthur Conan Doyle | Le Monde perdu, de Arthur Conan Doyle |
Challenger's quick brain had grasped the situation. He seized the bewildered Summerlee by the arm, and they both ran towards us. Two of their guards bounded after them and fell to two bullets from Lord John. We ran forward into the open to meet our friends, and pressed a loaded rifle into the hands of each. But Summerlee was at the end of his strength. He could hardly totter. Already the ape-men were recovering from their panic. They were coming through the brushwood and threatening to cut us off. Challenger and I ran Summerlee along, one at each of his elbows, while Lord John covered our retreat, firing again and again as savage heads snarled at us out of the bushes. For a mile or more the chattering brutes were at our very heels. Then the pursuit slackened, for they learned our power and would no longer face that unerring rifle. When we had at last reached the camp, we looked back and found ourselves alone. | Challenger n’avait pas eu besoin d’un grand effort pour comprendre. Empoignant par le bras Summerlee toujours effaré, il se mit à courir avec lui dans notre direction. Deux des gardes se jetèrent à leur poursuite : deux balles de lord John les arrêtèrent net. Nous nous élançâmes vers nos amis et tendîmes à chacun un rifle chargé. Mais Summerlee était au bout de ses forces. Il ne se soutenait plus. Déjà, les hommes-singes se remettaient de leur panique. Ils revenaient à travers la broussaille et menaçaient de nous couper. Nous nous repliâmes précipitamment, Challenger et moi flanquant Summerlee coude à coude, tandis que lord John protégeait notre retraite en ouvrant un feu nourri chaque fois que des têtes sortaient des buissons. Pendant plus d’un mille, nous eûmes sur les talons ces sinistres babillards. Puis, leur poursuite se ralentit. Ils commençaient à connaître notre pouvoir et ne tenaient plus à affronter ces rifles infaillibles. En arrivant au camp, nous nous retrouvâmes seuls. |
The Lost World, by Arthur Conan Doyle | Le Monde perdu, de Arthur Conan Doyle |
Challenger's quick brain had grasped the situation. He seized the bewildered Summerlee by the arm, and they both ran towards us. Two of their guards bounded after them and fell to two bullets from Lord John. We ran forward into the open to meet our friends, and pressed a loaded rifle into the hands of each. But Summerlee was at the end of his strength. He could hardly totter. Already the ape-men were recovering from their panic. They were coming through the brushwood and threatening to cut us off. Challenger and I ran Summerlee along, one at each of his elbows, while Lord John covered our retreat, firing again and again as savage heads snarled at us out of the bushes. For a mile or more the chattering brutes were at our very heels. Then the pursuit slackened, for they learned our power and would no longer face that unerring rifle. When we had at last reached the camp, we looked back and found ourselves alone. | Challenger n’avait pas eu besoin d’un grand effort pour comprendre. Empoignant par le bras Summerlee toujours effaré, il se mit à courir avec lui dans notre direction. Deux des gardes se jetèrent à leur poursuite : deux balles de lord John les arrêtèrent net. Nous nous élançâmes vers nos amis et tendîmes à chacun un rifle chargé. Mais Summerlee était au bout de ses forces. Il ne se soutenait plus. Déjà, les hommes-singes se remettaient de leur panique. Ils revenaient à travers la broussaille et menaçaient de nous couper. Nous nous repliâmes précipitamment, Challenger et moi flanquant Summerlee coude à coude, tandis que lord John protégeait notre retraite en ouvrant un feu nourri chaque fois que des têtes sortaient des buissons. Pendant plus d’un mille, nous eûmes sur les talons ces sinistres babillards. Puis, leur poursuite se ralentit. Ils commençaient à connaître notre pouvoir et ne tenaient plus à affronter ces rifles infaillibles. En arrivant au camp, nous nous retrouvâmes seuls. |
The Lost World, by Arthur Conan Doyle | Le Monde perdu, de Arthur Conan Doyle |
But if animals, or some single terrible animal, then what had become of my comrades? A ferocious beast would surely have destroyed them and left their remains. It is true that there was that one hideous pool of blood, which told of violence. Such a monster as had pursued me during the night could have carried away a victim as easily as a cat would a mouse. In that case the others would have followed in pursuit. But then they would assuredly have taken their rifles with them. The more I tried to think it out with my confused and weary brain the less could I find any plausible explanation. I searched round in the forest, but could see no tracks which could help me to a conclusion. Once I lost myself, and it was only by good luck, and after an hour of wandering, that I found the camp once more. | Mais s’ils avaient eu affaire à des animaux, ou à quelque terrible animal, qu’étaient devenus mes camarades ? Un animal féroce, s’il les eût égorgés, eût au moins laissé leurs restes… Cependant, il y avait la hideuse mare sanglante. Un monstre comme celui qui m’avait donné la chasse eût-il emporté sa victime comme le chat une souris, les autres, dans ce cas, l’auraient poursuivi. Mais alors, ils auraient pris leurs rifles. Plus j’y pensais, moins mon esprit me fournissait une explication plausible. Je fouillai le bois de tous les côtés sans découvrir aucun indice qui me permît d’arriver à une conclusion. Je finis même par m’y perdre, et j’errai pendant une heure avant que ma bonne chance me fît retrouver le chemin du camp. |
The Lost World, by Arthur Conan Doyle | Le Monde perdu, de Arthur Conan Doyle |
But if animals, or some single terrible animal, then what had become of my comrades? A ferocious beast would surely have destroyed them and left their remains. It is true that there was that one hideous pool of blood, which told of violence. Such a monster as had pursued me during the night could have carried away a victim as easily as a cat would a mouse. In that case the others would have followed in pursuit. But then they would assuredly have taken their rifles with them. The more I tried to think it out with my confused and weary brain the less could I find any plausible explanation. I searched round in the forest, but could see no tracks which could help me to a conclusion. Once I lost myself, and it was only by good luck, and after an hour of wandering, that I found the camp once more. | Mais s’ils avaient eu affaire à des animaux, ou à quelque terrible animal, qu’étaient devenus mes camarades ? Un animal féroce, s’il les eût égorgés, eût au moins laissé leurs restes… Cependant, il y avait la hideuse mare sanglante. Un monstre comme celui qui m’avait donné la chasse eût-il emporté sa victime comme le chat une souris, les autres, dans ce cas, l’auraient poursuivi. Mais alors, ils auraient pris leurs rifles. Plus j’y pensais, moins mon esprit me fournissait une explication plausible. Je fouillai le bois de tous les côtés sans découvrir aucun indice qui me permît d’arriver à une conclusion. Je finis même par m’y perdre, et j’errai pendant une heure avant que ma bonne chance me fît retrouver le chemin du camp. |
The Lost World, by Arthur Conan Doyle | Le Monde perdu, de Arthur Conan Doyle |
Again the impulse to return swept over me. Here, surely, was a most excellent reason for my failure—one for which no one would think the less of me. But again the foolish pride fought against that very word. I could not—must not—fail. After all, my rifle would probably have been as useless as a shot-gun against such dangers as I might meet. If I were to go back to camp to change my weapon I could hardly expect to enter and to leave again without being seen. In that case there would be explanations, and my attempt would no longer be all my own. After a little hesitation, then, I screwed up my courage and continued upon my way, my useless gun under my arm. | J’éprouvai de nouveau une furieuse envie de revenir ; en cédant à la raison, je ne me diminuais devant personne. Ma vanité s’y opposa. Je ne pouvais pas, je ne devais pas céder. Après tout, contre les dangers que je bravais, un rifle ne m’eût pas mieux défendu qu’un fusil de chasse. Si je revenais au camp pour changer d’arme, je ne pouvais me flatter d’y entrer et d’en ressortir inaperçu. On me demanderait des explications : je n’aurais plus tout le bénéfice de mon entreprise. Je surmontai vite mon hésitation, et, prenant à deux mains mon courage, je repartis, tenant sous mon bras le fusil dont je n’avais que faire. |
The Lost World, by Arthur Conan Doyle | Le Monde perdu, de Arthur Conan Doyle |
Again the impulse to return swept over me. Here, surely, was a most excellent reason for my failure—one for which no one would think the less of me. But again the foolish pride fought against that very word. I could not—must not—fail. After all, my rifle would probably have been as useless as a shot-gun against such dangers as I might meet. If I were to go back to camp to change my weapon I could hardly expect to enter and to leave again without being seen. In that case there would be explanations, and my attempt would no longer be all my own. After a little hesitation, then, I screwed up my courage and continued upon my way, my useless gun under my arm. | J’éprouvai de nouveau une furieuse envie de revenir ; en cédant à la raison, je ne me diminuais devant personne. Ma vanité s’y opposa. Je ne pouvais pas, je ne devais pas céder. Après tout, contre les dangers que je bravais, un rifle ne m’eût pas mieux défendu qu’un fusil de chasse. Si je revenais au camp pour changer d’arme, je ne pouvais me flatter d’y entrer et d’en ressortir inaperçu. On me demanderait des explications : je n’aurais plus tout le bénéfice de mon entreprise. Je surmontai vite mon hésitation, et, prenant à deux mains mon courage, je repartis, tenant sous mon bras le fusil dont je n’avais que faire. |
The Lost World, by Arthur Conan Doyle | Le Monde perdu, de Arthur Conan Doyle |
The darkness of the forest had been alarming, but even worse was the white, still flood of moonlight in the open glade of the iguanodons. Hid among the bushes, I looked out at it. None of the great brutes were in sight. Perhaps the tragedy which had befallen one of them had driven them from their feeding-ground. In the misty, silvery night I could see no sign of any living thing. Taking courage, therefore, I slipped rapidly across it, and among the jungle on the farther side I picked up once again the brook which was my guide. It was a cheery companion, gurgling and chuckling as it ran, like the dear old trout-stream in the West Country where I have fished at night in my boyhood. So long as I followed it down I must come to the lake, and so long as I followed it back I must come to the camp. Often I had to lose sight of it on account of the tangled brushwood, but I was always within earshot of its tinkle and splash. | Si la forêt avait des ténèbres redoutables, combien plus redoutable encore était la blanche et paisible coulée du clair de lune dans la clairière des iguanodons ! Caché derrière un buisson, je la parcourus du regard, sans y voir aucun de ces grands animaux. Peut-être avaient-ils émigré après le drame dont un des leurs avait été victime. Dans le brouillard argenté de la nuit, rien ne bougeait. Je m’enhardis, je traversai vivement la clairière, et j’allai, de l’autre côté, dans la brousse, retrouver le ruisseau qui me servait de guide. Aimable et réconfortant compagnon, dont le joyeux gargouillis me rappelait le cher petit torrent de mon pays où, tout enfant, j’allais, la nuit, pêcher la truite ! Je n’avais qu’à le suivre pour être conduit au lac et ramené au camp. Souvent, je le perdais de vue, à cause de l’épaisseur de la broussaille, mais je ne cessais pas d’avoir dans l’oreille le tintement de son clapotis. |
The Lost World, by Arthur Conan Doyle | Le Monde perdu, de Arthur Conan Doyle |