Translations for it in French
Here are paragraphs from public domain books translated:
“Then, in less than a month’s time we shall be in some village, walking by the river side, and drinking milk. Does it seem strange that Marguerite Gautier should speak to you like that? The fact is, my friend, that when this Paris life, which seems to make me so happy, doesn’t burn me, it wearies me, and then I have sudden aspirations toward a calmer existence which might recall my childhood. One has always had a childhood, whatever one becomes. Don’t be alarmed; I am not going to tell you that I am the daughter of a colonel on half-pay, and that I was brought up at Saint-Denis. I am a poor country girl, and six years ago I could not write my own name. You are relieved, aren’t you? Why is it you are the first whom I have ever asked to share the joy of this desire of mine? I suppose because I feel that you love me for myself and not for yourself, while all the others have only loved me for themselves. | —Alors, avant un mois, nous serons dans quelque village, à nous promener au bord de l'eau et à boire du lait. Cela vous semble étrange que je parle ainsi, moi, Marguerite Gautier; cela vient, mon ami, de ce que quand cette vie de Paris, qui semble me rendre si heureuse, ne me brûle pas, elle m'ennuie, et alors j'ai des aspirations soudaines vers une existence plus calme qui me rappellerait mon enfance. On a toujours eu une enfance, quoi que l'on soit devenue. Oh! soyez tranquille, je ne vais pas vous dire que je suis la fille d'un colonel en retraite et que j'ai été élevée à Saint-Denis. Je suis une pauvre fille de la campagne, et je ne savais pas écrire mon nom il y a six ans. Vous voilà rassuré, n'est-ce pas? Pourquoi est-ce à vous le premier à qui je m'adresse pour partager la joie du désir qui m'est venu? Sans doute parce que j'ai reconnu que vous m'aimiez pour moi et non pour vous, tandis que les autres ne m'ont jamais aimée que pour eux. |
The Lady with the Camellias, by Alexandre Dumas son | La Dame aux Camélias, de Alexandre Dumas fils |
“Then, in less than a month’s time we shall be in some village, walking by the river side, and drinking milk. Does it seem strange that Marguerite Gautier should speak to you like that? The fact is, my friend, that when this Paris life, which seems to make me so happy, doesn’t burn me, it wearies me, and then I have sudden aspirations toward a calmer existence which might recall my childhood. One has always had a childhood, whatever one becomes. Don’t be alarmed; I am not going to tell you that I am the daughter of a colonel on half-pay, and that I was brought up at Saint-Denis. I am a poor country girl, and six years ago I could not write my own name. You are relieved, aren’t you? Why is it you are the first whom I have ever asked to share the joy of this desire of mine? I suppose because I feel that you love me for myself and not for yourself, while all the others have only loved me for themselves. | —Alors, avant un mois, nous serons dans quelque village, à nous promener au bord de l'eau et à boire du lait. Cela vous semble étrange que je parle ainsi, moi, Marguerite Gautier; cela vient, mon ami, de ce que quand cette vie de Paris, qui semble me rendre si heureuse, ne me brûle pas, elle m'ennuie, et alors j'ai des aspirations soudaines vers une existence plus calme qui me rappellerait mon enfance. On a toujours eu une enfance, quoi que l'on soit devenue. Oh! soyez tranquille, je ne vais pas vous dire que je suis la fille d'un colonel en retraite et que j'ai été élevée à Saint-Denis. Je suis une pauvre fille de la campagne, et je ne savais pas écrire mon nom il y a six ans. Vous voilà rassuré, n'est-ce pas? Pourquoi est-ce à vous le premier à qui je m'adresse pour partager la joie du désir qui m'est venu? Sans doute parce que j'ai reconnu que vous m'aimiez pour moi et non pour vous, tandis que les autres ne m'ont jamais aimée que pour eux. |
The Lady with the Camellias, by Alexandre Dumas son | La Dame aux Camélias, de Alexandre Dumas fils |
“Then, in less than a month’s time we shall be in some village, walking by the river side, and drinking milk. Does it seem strange that Marguerite Gautier should speak to you like that? The fact is, my friend, that when this Paris life, which seems to make me so happy, doesn’t burn me, it wearies me, and then I have sudden aspirations toward a calmer existence which might recall my childhood. One has always had a childhood, whatever one becomes. Don’t be alarmed; I am not going to tell you that I am the daughter of a colonel on half-pay, and that I was brought up at Saint-Denis. I am a poor country girl, and six years ago I could not write my own name. You are relieved, aren’t you? Why is it you are the first whom I have ever asked to share the joy of this desire of mine? I suppose because I feel that you love me for myself and not for yourself, while all the others have only loved me for themselves. | —Alors, avant un mois, nous serons dans quelque village, à nous promener au bord de l'eau et à boire du lait. Cela vous semble étrange que je parle ainsi, moi, Marguerite Gautier; cela vient, mon ami, de ce que quand cette vie de Paris, qui semble me rendre si heureuse, ne me brûle pas, elle m'ennuie, et alors j'ai des aspirations soudaines vers une existence plus calme qui me rappellerait mon enfance. On a toujours eu une enfance, quoi que l'on soit devenue. Oh! soyez tranquille, je ne vais pas vous dire que je suis la fille d'un colonel en retraite et que j'ai été élevée à Saint-Denis. Je suis une pauvre fille de la campagne, et je ne savais pas écrire mon nom il y a six ans. Vous voilà rassuré, n'est-ce pas? Pourquoi est-ce à vous le premier à qui je m'adresse pour partager la joie du désir qui m'est venu? Sans doute parce que j'ai reconnu que vous m'aimiez pour moi et non pour vous, tandis que les autres ne m'ont jamais aimée que pour eux. |
The Lady with the Camellias, by Alexandre Dumas son | La Dame aux Camélias, de Alexandre Dumas fils |
In my opinion, it is impossible to create characters until one has spent a long time in studying men, as it is impossible to speak a language until it has been seriously acquired. Not being old enough to invent, I content myself with narrating, and I beg the reader to assure himself of the truth of a story in which all the characters, with the exception of the heroine, are still alive. Eye-witnesses of the greater part of the facts which I have collected are to be found in Paris, and I might call upon them to confirm me if my testimony is not enough. And, thanks to a particular circumstance, I alone can write these things, for I alone am able to give the final details, without which it would have been impossible to make the story at once interesting and complete. | Mon avis est qu'on ne peut créer des personnages que lorsque l'on a beaucoup étudié les hommes, comme on ne peut parler une langue qu'à la condition de l'avoir sérieusement apprise. N'ayant pas encore l'âge où l'on invente, je me contente de raconter. J'engage donc le lecteur à être convaincu de la réalité de cette histoire, dont tous les personnages, à l'exception de l'héroïne, vivent encore. D'ailleurs, il y a à Paris des témoins de la plupart des faits que je recueille ici, et qui pourraient les confirmer, si mon témoignage ne suffisait pas. Par une circonstance particulière, seul je pouvais les écrire, car seul j'ai été le confident des derniers détails sans lesquels il eût été impossible de faire un récit intéressant et complet. |
The Lady with the Camellias, by Alexandre Dumas son | La Dame aux Camélias, de Alexandre Dumas fils |
“Come, let us reason it out,” she said, taking both my hands and looking at me with a charming smile which it was impossible to resist, “You love me, do you not? and you would gladly spend two or three months alone with me in the country? I too should be glad of this solitude a deux, and not only glad of it, but my health requires it. I can not leave Paris for such a length of time without putting my affairs in order, and the affairs of a woman like me are always in great confusion; well, I have found a way to reconcile everything, my money affairs and my love for you; yes, for you, don’t laugh; I am silly enough to love you! And here you are taking lordly airs and talking big words. Child, thrice child, only remember that I love you, and don’t let anything disturb you. Now, is it agreed?” | —Voyons, raisonnons un peu, reprit-elle en me prenant les deux mains et en me regardant avec un charmant sourire auquel il m'était impossible de résister; vous m'aimez, n'est-ce pas? et vous seriez heureux de passer trois ou quatre mois à la campagne avec moi seule; moi aussi, je serais heureuse de cette solitude à deux, non seulement j'en serais heureuse, mais j'en ai besoin pour ma santé. Je ne puis quitter Paris pour un si long temps sans mettre ordre à mes affaires, et les affaires d'une femme comme moi sont toujours très embrouillées; eh bien, j'ai trouvé le moyen de tout concilier, mes affaires et mon amour pour vous, oui, pour vous, ne riez pas, j'ai la folie de vous aimer! Et voilà que vous prenez vos grands airs et me dites des grands mots. Enfant, trois fois enfant, rappelez-vous seulement que je vous aime, et ne vous inquiétez de rien.—Est-ce convenu, voyons? |
The Lady with the Camellias, by Alexandre Dumas son | La Dame aux Camélias, de Alexandre Dumas fils |
“Then, besides that,” continued Prudence; “admit that Marguerite loves you enough to give up the count or the duke, in case one of them were to discover your liaison and to tell her to choose between him and you, the sacrifice that she would make for you would be enormous, you can not deny it. What equal sacrifice could you make for her, on your part, and when you had got tired of her, what could you do to make up for what you had taken from her? Nothing. You would have cut her off from the world in which her fortune and her future were to be found; she would have given you her best years, and she would be forgotten. Either you would be an ordinary man, and, casting her past in her teeth, you would leave her, telling her that you were only doing like her other lovers, and you would abandon her to certain misery; or you would be an honest man, and, feeling bound to keep her by you, you would bring inevitable trouble upon yourself, for a liaison which is excusable in a young man, is no longer excusable in a man of middle age. It becomes an obstacle to every thing; it allows neither family nor ambition, man’s second and last loves. Believe me, then, my friend, take things for what they are worth, and do not give a kept woman the right to call herself your creditor, no matter in what.” | «Puis, outre cela, admettons, continua Prudence, que Marguerite vous aime assez pour renoncer au comte et au duc, dans le cas où celui-ci s'apercevrait de votre liaison et lui dirait de choisir entre vous et lui, le sacrifice qu'elle vous ferait serait énorme, c'est incontestable. Quel sacrifice égal pourriez-vous lui faire, vous? Quand la satiété serait venue, quand vous n'en voudriez plus enfin, que feriez-vous pour la dédommager de ce que vous lui auriez fait perdre? Rien. Vous l'auriez isolée du monde dans lequel étaient sa fortune et son avenir, elle vous aurait donné ses plus belles années, et elle serait oubliée. Ou vous seriez un homme ordinaire, alors, lui jetant son passé à la face, vous lui diriez qu'en la quittant vous ne faites qu'agir comme ses autres amants, et vous l'abandonneriez à une misère certaine; ou vous seriez un honnête homme, et, vous croyant forcé de la garder auprès de vous, vous vous livreriez vous-même à un malheur inévitable, car cette liaison, excusable chez le jeune homme, ne l'est plus chez l'homme mûr. Elle devient un obstacle à tout, elle ne permet ni la famille, ni l'ambition, ces secondes et dernières amours de l'homme. Croyez-m'en donc, mon ami, prenez les choses pour ce qu'elles valent, les femmes pour ce qu'elles sont, et ne donnez pas à une fille entretenue le droit de se dire votre créancière en quoi que ce soit. |
The Lady with the Camellias, by Alexandre Dumas son | La Dame aux Camélias, de Alexandre Dumas fils |
“Then, besides that,” continued Prudence; “admit that Marguerite loves you enough to give up the count or the duke, in case one of them were to discover your liaison and to tell her to choose between him and you, the sacrifice that she would make for you would be enormous, you can not deny it. What equal sacrifice could you make for her, on your part, and when you had got tired of her, what could you do to make up for what you had taken from her? Nothing. You would have cut her off from the world in which her fortune and her future were to be found; she would have given you her best years, and she would be forgotten. Either you would be an ordinary man, and, casting her past in her teeth, you would leave her, telling her that you were only doing like her other lovers, and you would abandon her to certain misery; or you would be an honest man, and, feeling bound to keep her by you, you would bring inevitable trouble upon yourself, for a liaison which is excusable in a young man, is no longer excusable in a man of middle age. It becomes an obstacle to every thing; it allows neither family nor ambition, man’s second and last loves. Believe me, then, my friend, take things for what they are worth, and do not give a kept woman the right to call herself your creditor, no matter in what.” | «Puis, outre cela, admettons, continua Prudence, que Marguerite vous aime assez pour renoncer au comte et au duc, dans le cas où celui-ci s'apercevrait de votre liaison et lui dirait de choisir entre vous et lui, le sacrifice qu'elle vous ferait serait énorme, c'est incontestable. Quel sacrifice égal pourriez-vous lui faire, vous? Quand la satiété serait venue, quand vous n'en voudriez plus enfin, que feriez-vous pour la dédommager de ce que vous lui auriez fait perdre? Rien. Vous l'auriez isolée du monde dans lequel étaient sa fortune et son avenir, elle vous aurait donné ses plus belles années, et elle serait oubliée. Ou vous seriez un homme ordinaire, alors, lui jetant son passé à la face, vous lui diriez qu'en la quittant vous ne faites qu'agir comme ses autres amants, et vous l'abandonneriez à une misère certaine; ou vous seriez un honnête homme, et, vous croyant forcé de la garder auprès de vous, vous vous livreriez vous-même à un malheur inévitable, car cette liaison, excusable chez le jeune homme, ne l'est plus chez l'homme mûr. Elle devient un obstacle à tout, elle ne permet ni la famille, ni l'ambition, ces secondes et dernières amours de l'homme. Croyez-m'en donc, mon ami, prenez les choses pour ce qu'elles valent, les femmes pour ce qu'elles sont, et ne donnez pas à une fille entretenue le droit de se dire votre créancière en quoi que ce soit. |
The Lady with the Camellias, by Alexandre Dumas son | La Dame aux Camélias, de Alexandre Dumas fils |
On a large table against the wall, a table three feet in width and six in length, glittered all the treasures of Aucoc and Odiot. It was a magnificent collection, and there was not one of those thousand little things so necessary to the toilet of a woman of the kind which was not in gold or silver. Such a collection could only have been got together little by little, and the same lover had certainly not begun and ended it. | Sur une grande table, adossée au mur, table de trois pieds de large sur six de long, brillaient tous les trésors d'Aucoc et d'Odiot. C'était là une magnifique collection, et pas un de ces mille objets, si nécessaires à la toilette d'une femme comme celle chez qui nous étions, n'était en autre métal qu'or ou argent. Cependant cette collection n'avait pu se faire que peu à peu, et ce n'était pas le même amour qui l'avait complétée. |
The Lady with the Camellias, by Alexandre Dumas son | La Dame aux Camélias, de Alexandre Dumas fils |
A cold sweat broke out on my forehead, for I already loved this woman too much not to be overwhelmed by the suspicion. And yet, I was bound to expect such a thing almost any day with Marguerite, and it had happened to me often enough with my other mistresses, without my taking much notice of it. What was the meaning of the hold which this woman had taken upon my life? | Une sueur glacée passa sur mon front, car j'aimais déjà trop cette femme pour que ce soupçon ne me bouleversât point. Et cependant je devais m'attendre à cet événement presque tous les jours avec Marguerite, et cela m'était arrivé souvent avec mes autres maîtresses, sans que je m'en préoccupasse fort. D'où venait donc l'empire que cette femme prenait sur ma vie? |
The Lady with the Camellias, by Alexandre Dumas son | La Dame aux Camélias, de Alexandre Dumas fils |
A cold sweat broke out on my forehead, for I already loved this woman too much not to be overwhelmed by the suspicion. And yet, I was bound to expect such a thing almost any day with Marguerite, and it had happened to me often enough with my other mistresses, without my taking much notice of it. What was the meaning of the hold which this woman had taken upon my life? | Une sueur glacée passa sur mon front, car j'aimais déjà trop cette femme pour que ce soupçon ne me bouleversât point. Et cependant je devais m'attendre à cet événement presque tous les jours avec Marguerite, et cela m'était arrivé souvent avec mes autres maîtresses, sans que je m'en préoccupasse fort. D'où venait donc l'empire que cette femme prenait sur ma vie? |
The Lady with the Camellias, by Alexandre Dumas son | La Dame aux Camélias, de Alexandre Dumas fils |
"That's pretty positive," continued d'Artagnan; "but after all, it is but a menace." | — Voilà qui est positif, continua d’Artagnan ; mais, après tout, ce n’est qu’une menace. |
The Three Musketeers, by Alexandre Dumas | Les Trois Mousquetaires, de Alexandre Dumas |
"Yes. The cardinal, as it appears, pursues he and persecutes her more than ever. He cannot pardon her the history of the Saraband. You know the history of the Saraband?" | — Oui. M. le cardinal, à ce qu’il paraît, la poursuit et la persécute plus que jamais. Il ne peut pas lui pardonner l’histoire de la sarabande. Vous savez l’histoire de la sarabande ? |
The Three Musketeers, by Alexandre Dumas | Les Trois Mousquetaires, de Alexandre Dumas |
“All the young men of twenty or thirty thousand francs a year at Paris, that is to say, men who have only just enough to live on in the society in which they mix, know perfectly well, when they are the lovers of a woman like Marguerite, that she could not so much as pay for the rooms she lives in and the servants who wait upon her with what they give her. They do not say to her that they know it; they pretend not to see anything, and when they have had enough of it they go their way. If they have the vanity to wish to pay for everything they get ruined, like the fools they are, and go and get killed in Africa, after leaving a hundred thousand francs of debt in Paris. Do you think a woman is grateful to them for it? Far from it. She declares that she has sacrificed her position for them, and that while she was with them she was losing money. These details seem to you shocking? Well, they are true. You are a very nice fellow; I like you very much. I have lived with these women for twenty years; I know what they are worth, and I don’t want to see you take the caprice that a pretty girl has for you too seriously. | «Tous ces jeunes gens ayant vingt ou trente mille livres de rente à Paris, c'est-à-dire à peine de quoi vivre dans le monde qu'ils fréquentent, savent très bien, quand ils sont les amants d'une femme comme Marguerite, qu'elle ne pourrait pas seulement payer son appartement et ses domestiques avec ce qu'ils lui donnent. Ils ne lui disent pas qu'ils le savent, ils ont l'air de ne rien voir, et quand ils en ont assez ils s'en vont. S'ils ont la vanité de suffire à tout, ils se ruinent comme des sots et vont se faire tuer en Afrique après avoir laissé cent mille francs de dettes à Paris. Croyez-vous que la femme leur en soit reconnaissante? Pas le moins du monde. Au contraire, elle dit qu'elle leur a sacrifié sa position et que, pendant qu'elle était avec eux, elle perdait de l'argent. Ah! vous trouvez tous ces détails honteux, n'est-ce pas? Ils sont vrais. Vous êtes un charmant garçon, que j'aime de tout mon cœur; je vis depuis vingt ans parmi les femmes entretenues, je sais ce qu'elles sont et ce qu'elles valent, et je ne voudrais pas vous voir prendre au sérieux le caprice qu'une jolie fille a pour vous. |
The Lady with the Camellias, by Alexandre Dumas son | La Dame aux Camélias, de Alexandre Dumas fils |
One day the girl’s face was transfigured. In the midst of all the debauches mapped out by her mother, it seemed to her as if God had left over for her one happiness. And why indeed should God, who had made her without strength, have left her without consolation, under the sorrowful burden of her life? One day, then, she realized that she was to have a child, and all that remained to her of chastity leaped for joy. The soul has strange refuges. Louise ran to tell the good news to her mother. It is a shameful thing to speak of, but we are not telling tales of pleasant sins; we are telling of true facts, which it would be better, no doubt, to pass over in silence, if we did not believe that it is needful from time to time to reveal the martyrdom of those who are condemned without bearing, scorned without judging; shameful it is, but this mother answered the daughter that they had already scarce enough for two, and would certainly not have enough for three; that such children are useless, and a lying-in is so much time lost. | Un jour, le visage de cette fille s'éclaira. Au milieu des débauches dont sa mère tenait le programme, il sembla à la pécheresse que Dieu lui permettait un bonheur. Et pourquoi, après tout, Dieu, qui l'avait faite sans force, l'aurait-il laissée sans consolation, sous le poids douloureux de sa vie? Un jour donc, elle s'aperçut qu'elle était enceinte, et ce qu'il y avait en elle de chaste encore tressaillit de joie. L'âme a d'étranges refuges. Louise courut annoncer à sa mère cette nouvelle qui la rendait si joyeuse. C'est honteux à dire, cependant nous ne faisons pas ici de l'immoralité à plaisir, nous racontons un fait vrai, que nous ferions peut-être mieux de taire, si nous ne croyions qu'il faut de temps en temps révéler les martyres de ces êtres, que l'on condamne sans les entendre, que l'on méprise sans les juger; c'est honteux, disons-nous, mais la mère répondit à sa fille qu'elles n'avaient déjà pas trop pour deux et qu'elles n'auraient pas assez pour trois; que de pareils enfants sont inutiles et qu'une grossesse est du temps perdu. |
The Lady with the Camellias, by Alexandre Dumas son | La Dame aux Camélias, de Alexandre Dumas fils |
One day the girl’s face was transfigured. In the midst of all the debauches mapped out by her mother, it seemed to her as if God had left over for her one happiness. And why indeed should God, who had made her without strength, have left her without consolation, under the sorrowful burden of her life? One day, then, she realized that she was to have a child, and all that remained to her of chastity leaped for joy. The soul has strange refuges. Louise ran to tell the good news to her mother. It is a shameful thing to speak of, but we are not telling tales of pleasant sins; we are telling of true facts, which it would be better, no doubt, to pass over in silence, if we did not believe that it is needful from time to time to reveal the martyrdom of those who are condemned without bearing, scorned without judging; shameful it is, but this mother answered the daughter that they had already scarce enough for two, and would certainly not have enough for three; that such children are useless, and a lying-in is so much time lost. | Un jour, le visage de cette fille s'éclaira. Au milieu des débauches dont sa mère tenait le programme, il sembla à la pécheresse que Dieu lui permettait un bonheur. Et pourquoi, après tout, Dieu, qui l'avait faite sans force, l'aurait-il laissée sans consolation, sous le poids douloureux de sa vie? Un jour donc, elle s'aperçut qu'elle était enceinte, et ce qu'il y avait en elle de chaste encore tressaillit de joie. L'âme a d'étranges refuges. Louise courut annoncer à sa mère cette nouvelle qui la rendait si joyeuse. C'est honteux à dire, cependant nous ne faisons pas ici de l'immoralité à plaisir, nous racontons un fait vrai, que nous ferions peut-être mieux de taire, si nous ne croyions qu'il faut de temps en temps révéler les martyres de ces êtres, que l'on condamne sans les entendre, que l'on méprise sans les juger; c'est honteux, disons-nous, mais la mère répondit à sa fille qu'elles n'avaient déjà pas trop pour deux et qu'elles n'auraient pas assez pour trois; que de pareils enfants sont inutiles et qu'une grossesse est du temps perdu. |
The Lady with the Camellias, by Alexandre Dumas son | La Dame aux Camélias, de Alexandre Dumas fils |
Doubtless it must seem a bold thing to attempt to deduce these grand results out of the meagre subject that I deal with; but I am one of those who believe that all is in little. The child is small, and he includes the man; the brain is narrow, and it harbours thought; the eye is but a point, and it covers leagues. | Certes, il doit paraître bien hardi à moi de vouloir faire sortir ces grands résultats du mince sujet que je traite; mais je suis de ceux qui croient que tout est dans peu. L'enfant est petit, et il renferme l'homme; le cerveau est étroit, et il abrite la pensée; l'œil n'est qu'un point, et il embrasse des lieues. |
The Lady with the Camellias, by Alexandre Dumas son | La Dame aux Camélias, de Alexandre Dumas fils |
“The first word he said to me when he came to the cemetery was: ‘How can I see her again?’ That can’t be done unless there is a change of grave, and I told him all about the formalities that have to be attended to in getting it done; for, you see, if you want to move a body from one grave to another you must have it identified, and only the family can give leave for it under the direction of a police inspector. That is why M. Duval has gone to see Mlle. Gautier’s sister, and you may be sure his first visit will be for me.” | —Le premier mot qu'il m'a dit en venant au cimetière a été: «Comment faire pour la voir encore?» Cela ne pouvait avoir lieu que par le changement de tombe, et je l'ai renseigné sur toutes les formalités à remplir pour obtenir ce changement, car vous savez que pour transférer les morts d'un tombeau dans un autre, il faut les reconnaître, et la famille seule peut autoriser cette opération, à laquelle doit présider un commissaire de police. C'est pour avoir cette autorisation que M. Duval est allé chez la sœur de mademoiselle Gautier, et sa première visite sera évidemment pour nous. |
The Lady with the Camellias, by Alexandre Dumas son | La Dame aux Camélias, de Alexandre Dumas fils |
“The first word he said to me when he came to the cemetery was: ‘How can I see her again?’ That can’t be done unless there is a change of grave, and I told him all about the formalities that have to be attended to in getting it done; for, you see, if you want to move a body from one grave to another you must have it identified, and only the family can give leave for it under the direction of a police inspector. That is why M. Duval has gone to see Mlle. Gautier’s sister, and you may be sure his first visit will be for me.” | —Le premier mot qu'il m'a dit en venant au cimetière a été: «Comment faire pour la voir encore?» Cela ne pouvait avoir lieu que par le changement de tombe, et je l'ai renseigné sur toutes les formalités à remplir pour obtenir ce changement, car vous savez que pour transférer les morts d'un tombeau dans un autre, il faut les reconnaître, et la famille seule peut autoriser cette opération, à laquelle doit présider un commissaire de police. C'est pour avoir cette autorisation que M. Duval est allé chez la sœur de mademoiselle Gautier, et sa première visite sera évidemment pour nous. |
The Lady with the Camellias, by Alexandre Dumas son | La Dame aux Camélias, de Alexandre Dumas fils |
I was not long in discovering the reason of this astonishment and admiration, for, having begun to examine things a little carefully, I discovered without difficulty that I was in the house of a kept woman. Now, if there is one thing which women in society would like to see (and there were society women there), it is the home of those women whose carriages splash their own carriages day by day, who, like them, side by side with them, have their boxes at the Opera and at the Italiens, and who parade in Paris the opulent insolence of their beauty, their diamonds, and their scandal. | Plus tard, je compris cette admiration et cet étonnement, car, m'étant mis aussi à examiner, je reconnus aisément que j'étais dans l'appartement d'une femme entretenue. Or, s'il y a une chose que les femmes du monde désirent voir, et il y avait là des femmes du monde, c'est l'intérieur de ces femmes, dont les équipages éclaboussent chaque jour le leur, qui ont, comme elles et à côté d'elles, leur loge à l'Opéra et aux Italiens, et qui étalent, à Paris, l'insolente opulence de leur beauté, de leurs bijoux et de leurs scandales. |
The Lady with the Camellias, by Alexandre Dumas son | La Dame aux Camélias, de Alexandre Dumas fils |
After all, the presence of M. de G. in Marguerite’s box was the most natural thing in the world. He had been her lover, he sent her a box, he accompanied her to the theatre; it was all quite natural, and if I was to have a mistress like Marguerite I should have to get used to her ways. | Après tout, la présence de M. de G... dans la loge de Marguerite était la chose la plus simple. Il avait été son amant, il lui apportait une loge, il l'accompagnait au spectacle, tout cela était fort naturel, et, du moment où j'avais pour maîtresse une fille comme Marguerite, il me fallait bien accepter ses habitudes. |
The Lady with the Camellias, by Alexandre Dumas son | La Dame aux Camélias, de Alexandre Dumas fils |
After all, the presence of M. de G. in Marguerite’s box was the most natural thing in the world. He had been her lover, he sent her a box, he accompanied her to the theatre; it was all quite natural, and if I was to have a mistress like Marguerite I should have to get used to her ways. | Après tout, la présence de M. de G... dans la loge de Marguerite était la chose la plus simple. Il avait été son amant, il lui apportait une loge, il l'accompagnait au spectacle, tout cela était fort naturel, et, du moment où j'avais pour maîtresse une fille comme Marguerite, il me fallait bien accepter ses habitudes. |
The Lady with the Camellias, by Alexandre Dumas son | La Dame aux Camélias, de Alexandre Dumas fils |
“The creditors believe that it will send up the prices. People can see beforehand the effect of the things; you see that induces them to buy.” | —Les créanciers ont pensé que cela ne pouvait que faire monter la vente. Les personnes peuvent voir d'avance l'effet que font les étoffes et les meubles; vous comprenez, cela encourage à acheter. |
The Lady with the Camellias, by Alexandre Dumas son | La Dame aux Camélias, de Alexandre Dumas fils |
It is to my own generation that I speak, to those for whom the theories of M. de Voltaire happily exist no longer, to those who, like myself, realize that humanity, for these last fifteen years, has been in one of its most audacious moments of expansion. The science of good and evil is acquired forever; faith is refashioned, respect for sacred things has returned to us, and if the world has not all at once become good, it has at least become better. The efforts of every intelligent man tend in the same direction, and every strong will is harnessed to the same principle: Be good, be young, be true! Evil is nothing but vanity, let us have the pride of good, and above all let us never despair. Do not let us despise the woman who is neither mother, sister, maid, nor wife. Do not let us limit esteem to the family nor indulgence to egoism. Since “there is more joy in heaven over one sinner that repenteth than over ninety and nine just persons that need no repentance,” let us give joy to heaven. Heaven will render it back to us with usury. Let us leave on our way the alms of pardon for those whom earthly desires have driven astray, whom a divine hope shall perhaps save, and, as old women say when they offer you some homely remedy of their own, if it does no good it will do no harm. | C'est à ma génération que je m'adresse, à ceux pour qui les théories de M. de Voltaire n'existent heureusement plus, à ceux qui, comme moi, comprennent que l'humanité est depuis quinze ans dans un de ses plus audacieux élans. La science du bien et du mal est à jamais acquise; la foi se reconstruit, le respect des choses saintes nous est rendu, et si le monde ne se fait pas tout à fait bon, il se fait du moins meilleur. Les efforts de tous les hommes intelligents tendent au même but, et toutes les grandes volontés s'attellent au même principe: soyons bons, soyons jeunes, soyons vrais! Le mal n'est qu'une vanité, ayons l'orgueil du bien, et surtout ne désespérons pas. Ne méprisons pas la femme qui n'est ni mère, ni sœur, ni fille, ni épouse. Ne réduisons pas l'estime à la famille, l'indulgence à l'égoïsme. Puisque le ciel est plus en joie pour le repentir d'un pécheur que pour cent justes qui n'ont jamais péché, essayons de réjouir le ciel. Il peut nous le rendre avec usure. Laissons sur notre chemin l'aumône de notre pardon à ceux que les désirs terrestres ont perdus, que sauvera peut-être une espérance divine, et, comme disent les bonnes vieilles femmes quand elles conseillent un remède de leur façon, si cela ne fait pas de bien, cela ne peut pas faire de mal. |
The Lady with the Camellias, by Alexandre Dumas son | La Dame aux Camélias, de Alexandre Dumas fils |
It is to my own generation that I speak, to those for whom the theories of M. de Voltaire happily exist no longer, to those who, like myself, realize that humanity, for these last fifteen years, has been in one of its most audacious moments of expansion. The science of good and evil is acquired forever; faith is refashioned, respect for sacred things has returned to us, and if the world has not all at once become good, it has at least become better. The efforts of every intelligent man tend in the same direction, and every strong will is harnessed to the same principle: Be good, be young, be true! Evil is nothing but vanity, let us have the pride of good, and above all let us never despair. Do not let us despise the woman who is neither mother, sister, maid, nor wife. Do not let us limit esteem to the family nor indulgence to egoism. Since “there is more joy in heaven over one sinner that repenteth than over ninety and nine just persons that need no repentance,” let us give joy to heaven. Heaven will render it back to us with usury. Let us leave on our way the alms of pardon for those whom earthly desires have driven astray, whom a divine hope shall perhaps save, and, as old women say when they offer you some homely remedy of their own, if it does no good it will do no harm. | C'est à ma génération que je m'adresse, à ceux pour qui les théories de M. de Voltaire n'existent heureusement plus, à ceux qui, comme moi, comprennent que l'humanité est depuis quinze ans dans un de ses plus audacieux élans. La science du bien et du mal est à jamais acquise; la foi se reconstruit, le respect des choses saintes nous est rendu, et si le monde ne se fait pas tout à fait bon, il se fait du moins meilleur. Les efforts de tous les hommes intelligents tendent au même but, et toutes les grandes volontés s'attellent au même principe: soyons bons, soyons jeunes, soyons vrais! Le mal n'est qu'une vanité, ayons l'orgueil du bien, et surtout ne désespérons pas. Ne méprisons pas la femme qui n'est ni mère, ni sœur, ni fille, ni épouse. Ne réduisons pas l'estime à la famille, l'indulgence à l'égoïsme. Puisque le ciel est plus en joie pour le repentir d'un pécheur que pour cent justes qui n'ont jamais péché, essayons de réjouir le ciel. Il peut nous le rendre avec usure. Laissons sur notre chemin l'aumône de notre pardon à ceux que les désirs terrestres ont perdus, que sauvera peut-être une espérance divine, et, comme disent les bonnes vieilles femmes quand elles conseillent un remède de leur façon, si cela ne fait pas de bien, cela ne peut pas faire de mal. |
The Lady with the Camellias, by Alexandre Dumas son | La Dame aux Camélias, de Alexandre Dumas fils |