Translations for people in French
Here are paragraphs from public domain books translated:
This is what I was told on the subject. In the spring of 1847 Marguerite was so ill that the doctors ordered her to take the waters, and she went to Bagneres. Among the invalids was the daughter of this duke; she was not only suffering from the same complaint, but she was so like Marguerite in appearance that they might have been taken for sisters; the young duchess was in the last stage of consumption, and a few days after Marguerite’s arrival she died. One morning, the duke, who had remained at Bagneres to be near the soil that had buried a part of his heart, caught sight of Marguerite at a turn of the road. He seemed to see the shadow of his child, and going up to her, he took her hands, embraced and wept over her, and without even asking her who she was, begged her to let him love in her the living image of his dead child. Marguerite, alone at Bagneres with her maid, and not being in any fear of compromising herself, granted the duke’s request. Some people who knew her, happening to be at Bagneres, took upon themselves to explain Mademoiselle Gautier’s true position to the duke. It was a blow to the old man, for the resemblance with his daughter was ended in one direction, but it was too late. She had become a necessity to his heart, his only pretext, his only excuse, for living. He made no reproaches, he had indeed no right to do so, but he asked her if she felt herself capable of changing her mode of life, offering her in return for the sacrifice every compensation that she could desire. She consented. | Voici ce qu'on m'a raconté à ce sujet. Au printemps de 1842, Marguerite était si faible, si changée que les médecins lui ordonnèrent les eaux, et qu'elle partit pour Bagnères. Là, parmi les malades, se trouvait la fille de ce duc, laquelle avait non seulement la même maladie, mais encore le même visage que Marguerite, au point qu'on eût pu les prendre pour les deux sœurs. Seulement la jeune duchesse était au troisième degré de la phtisie, et peu de jours après l'arrivée de Marguerite elle succombait. Un matin, le duc, resté à Bagnères comme on reste sur le sol qui ensevelit une partie du cœur, aperçut Marguerite au détour d'une allée. Il lui sembla voir passer l'ombre de son enfant et, marchant vers elle, il lui prit les mains, l'embrassa en pleurant, et, sans lui demander qui elle était, implora la permission de la voir et d'aimer en elle l'image vivante de sa fille morte. Marguerite, seule à Bagnères avec sa femme de chambre, et d'ailleurs n'ayant aucune crainte de se compromettre, accorda au duc ce qu'il lui demandait. Il se trouvait à Bagnères des gens qui la connaissaient, et qui vinrent officiellement avertir le duc de la véritable position de mademoiselle Gautier. Ce fut un coup pour le vieillard, car là cessait la ressemblance avec sa fille; mais il était trop tard. La jeune femme était devenue un besoin de son cœur et son seul prétexte, sa seule excuse de vivre encore. Il ne lui fit aucun reproche, il n'avait pas le droit de lui en faire, mais il lui demanda si elle se sentait capable de changer sa vie, lui offrant en échange de ce sacrifice toutes les compensations qu'elle pourrait désirer. Elle promit. |
The Lady with the Camellias, by Alexandre Dumas son | La Dame aux Camélias, de Alexandre Dumas fils |
“Sir, I beg you to excuse my visit and my costume; but young people are not very ceremonious with one another, and I was so anxious to see you to-day that I have not even gone to the hotel to which I have sent my luggage, and have rushed straight here, fearing that, after all, I might miss you, early as it is.” | —Monsieur, vous excuserez, je vous prie, ma visite et mon costume; mais, outre qu'entre jeunes gens on ne se gêne pas beaucoup, je désirais tant vous voir aujourd'hui, que je n'ai pas même pris le temps de descendre à l'hôtel où j'ai envoyé mes malles et je suis accouru chez vous craignant encore, quoiqu'il soit de bonne heure, de ne pas vous rencontrer. |
The Lady with the Camellias, by Alexandre Dumas son | La Dame aux Camélias, de Alexandre Dumas fils |
People have always associated the country with love, and they have done well; nothing affords so fine a frame for the woman whom one loves as the blue sky, the odours, the flowers, the breeze, the shining solitude of fields, or woods. However much one loves a woman, whatever confidence one may have in her, whatever certainty her past may offer us as to her future, one is always more or less jealous. If you have been in love, you must have felt the need of isolating from this world the being in whom you would live wholly. It seems as if, however indifferent she may be to her surroundings, the woman whom one loves loses something of her perfume and of her unity at the contact of men and things. As for me, I experienced that more than most. Mine was not an ordinary love; I was as much in love as an ordinary creature could be, but with Marguerite Gautier; that is to say, that at Paris, at every step, I might elbow the man who had already been her lover or who was about to, while in the country, surrounded by people whom we had never seen and who had no concern with us, alone with nature in the spring-time of the year, that annual pardon, and shut off from the noise of the city, I could hide my love, and love without shame or fear. | On a toujours associé la campagne à l'amour et l'on a bien fait: rien n'encadre la femme que l'on aime comme le ciel bleu, les senteurs, les fleurs, les brises, la solitude resplendissante des champs ou des bois. Si fort que l'on aime une femme, quelque confiance que l'on ait en elle, quelque certitude sur l'avenir que vous donne son passé, on est toujours plus ou moins jaloux. Si vous avez été amoureux, sérieusement amoureux, vous avez dû éprouver ce besoin d'isoler du monde l'être dans lequel vous vouliez vivre tout entier. Il semble que, si indifférente qu'elle soit à ce qui l'entoure, la femme aimée perde de son parfum et de son unité au contact des hommes et des choses. Moi, j'éprouvais cela bien plus que tout autre. Mon amour n'était pas un amour ordinaire; j'étais amoureux autant qu'une créature ordinaire peut l'être, mais de Marguerite Gautier, c'est-à-dire qu'à Paris, à chaque pas, je pouvais coudoyer un homme qui avait été l'amant de cette femme ou qui le serait le lendemain. Tandis qu'à la campagne, au milieu de gens que nous n'avions jamais vus et qui ne s'occupaient pas de nous, au sein d'une nature toute parée de son printemps, ce pardon annuel, et séparée du bruit de la ville, je pouvais cacher mon amour et aimer sans honte et sans crainte. |
The Lady with the Camellias, by Alexandre Dumas son | La Dame aux Camélias, de Alexandre Dumas fils |
Charm, sweetness, spontaneity, Marguerite had them all, and I was forced from time to time to admit that I had no right to ask of her anything else; that many people would be very happy to be in my place; and that, like Virgil’s shepherd, I had only to enjoy the pleasures that a god, or rather a goddess, set before me. | Charme, douceur, expansion, Marguerite avait tout, et j'étais bien forcé de temps en temps de reconnaître que je n'avais pas le droit de lui demander autre chose; que bien des gens seraient heureux à ma place, et que, comme le berger de Virgile, je n'avais qu'à jouir des loisirs qu'un dieu ou plutôt qu'une déesse me faisait. |
The Lady with the Camellias, by Alexandre Dumas son | La Dame aux Camélias, de Alexandre Dumas fils |
In Marguerite’s case it was quite different. She was always alone when she drove in the Champs-Elysees, lying back in her carriage as much as possible, dressed in furs in winter, and in summer wearing very simple dresses; and though she often passed people whom she knew, her smile, when she chose to smile, was seen only by them, and a duchess might have smiled in just such a manner. She did not drive to and fro like the others, from the Rond-Point to the end of the Champs-Elysees. She drove straight to the Bois. There she left her carriage, walked for an hour, returned to her carriage, and drove rapidly home. | Il n'en était pas ainsi pour Marguerite. Elle arrivait aux Champs-Elysées toujours seule, dans sa voiture, où elle s'effaçait le plus possible, l'hiver enveloppée d'un grand cachemire, l'été vêtue de robes fort simples; et, quoiqu'il y eût sur sa promenade favorite bien des gens qu'elle connût, quand par hasard elle leur souriait, le sourire était visible pour eux seuls, et une duchesse eût pu sourire ainsi. Elle ne se promenait pas du rond-point à l'entrée des Champs-Elysées, comme le font et le faisaient toutes ses collègues. Ses deux chevaux l'emportaient rapidement au Bois. Là, elle descendait de voiture, marchait pendant une heure, remontait dans son coupé, et rentrait chez elle au grand trot de son attelage. |
The Lady with the Camellias, by Alexandre Dumas son | La Dame aux Camélias, de Alexandre Dumas fils |
It will seem absurd to many people, but I have an unbounded sympathy for women of this kind, and I do not think it necessary to apologize for such sympathy. | Cela paraîtra peut-être ridicule à bien des gens, mais j'ai une indulgence inépuisable pour les courtisanes, et je ne me donne même pas la peine de discuter cette indulgence. |
The Lady with the Camellias, by Alexandre Dumas son | La Dame aux Camélias, de Alexandre Dumas fils |
The apartment of M. Bonacieux, then, became a mousetrap; and whoever appeared there was taken and interrogated by the cardinal's people. It must be observed that as a separate passage led to the first floor, in which d'Artagnan lodged, those who called on him were exempted from this detention. | On fit donc une souricière de l’appartement de maître Bonacieux, et quiconque y apparut fut pris et interrogé par les gens de M. le cardinal. Il va sans dire que, comme une allée particulière conduisait au premier étage, qu’habitait d’Artagnan, ceux qui venaient chez lui étaient exemptés de toutes visites. |
The Three Musketeers, by Alexandre Dumas | Les Trois Mousquetaires, de Alexandre Dumas |
So my breaking with her had not changed one of her habits. It is for such reasons as this that certain people say to you: Don’t have anything more to do with the woman; she cares nothing about you. | Ainsi ma rupture n'avait rien changé dans les habitudes de Marguerite. C'est pour ces circonstances-là que certaines gens vous disent: «Il fallait ne plus penser à cette femme qui ne vous aimait pas.» |
The Lady with the Camellias, by Alexandre Dumas son | La Dame aux Camélias, de Alexandre Dumas fils |
“It is true,” she went on; “you know I have the bad habit of trying to embarrass people the first time I meet them. It is very stupid. My doctor says it is because I am nervous and always ill; believe my doctor.” | —C'est vrai, reprit-elle. Figurez-vous que j'ai la mauvaise habitude de vouloir embarrasser les gens que je vois pour la première fois. C'est très sot. Mon médecin dit que c'est parce que je suis nerveuse et toujours souffrante: croyez mon médecin. |
The Lady with the Camellias, by Alexandre Dumas son | La Dame aux Camélias, de Alexandre Dumas fils |
I went out. Passing by the Rue d’Antin, I saw Marguerite’s coupe’ waiting for her at the door. I went toward the Champs-Elysees. I loved all the people whom I met. Love gives one a kind of goodness. | Je sortis. Je passai par la rue d'Antin. Le coupé de Marguerite l'attendait à sa porte; je me dirigeai du côté des Champs-Elysées. J'aimais, sans même les connaître, tous les gens que je rencontrais. Comme l'amour rend bon! |
The Lady with the Camellias, by Alexandre Dumas son | La Dame aux Camélias, de Alexandre Dumas fils |
“The new plots of ground that are for sale, there to the left. If the cemetery had always been kept like it is now, there wouldn’t be the like of it in the world; but there is still plenty to do before it will be quite all it should be. And then people are so queer!” | —Les terrains nouveaux que l'on vend maintenant, à gauche. Si le cimetière avait toujours été tenu comme maintenant, il n'y en aurait pas un pareil au monde; mais il y a encore bien à faire avant que ce soit tout à fait comme ce doit être. Et puis les gens sont si drôles. |
The Lady with the Camellias, by Alexandre Dumas son | La Dame aux Camélias, de Alexandre Dumas fils |
“I mean that there are people who carry their pride even here. Now, this Demoiselle Gautier, it appears she lived a bit free, if you’ll excuse my saying so. Poor lady, she’s dead now; there’s no more of her left than of them that no one has a word to say against. We water them every day. Well, when the relatives of the folk that are buried beside her found out the sort of person she was, what do you think they said? That they would try to keep her out from here, and that there ought to be a piece of ground somewhere apart for these sort of women, like there is for the poor. Did you ever hear of such a thing? I gave it to them straight, I did: well-to-do folk who come to see their dead four times a year, and bring their flowers themselves, and what flowers! and look twice at the keep of them they pretend to cry over, and write on their tombstones all about the tears they haven’t shed, and come and make difficulties about their neighbours. You may believe me or not, sir, I never knew the young lady; I don’t know what she did. Well, I’m quite in love with the poor thing; I look after her well, and I let her have her camellias at an honest price. She is the dead body that I like the best. You see, sir, we are obliged to love the dead, for we are kept so busy, we have hardly time to love anything else.” | —Je veux dire qu'il y a des gens qui sont fiers jusqu'ici. Ainsi, cette demoiselle Gautier, il paraît qu'elle a fait un peu la vie, passez-moi l'expression. Maintenant, la pauvre demoiselle, elle est morte; et il en reste autant que de celles dont on n'a rien à dire et que nous arrosons tous les jours; eh bien, quand les parents des personnes qui sont enterrées à côté d'elle ont appris qui elle était, ne se sont-ils pas imaginé de dire qu'ils s'opposeraient à ce qu'on la mît ici, et qu'il devait y avoir des terrains à part pour ces sortes de femmes comme pour les pauvres. A-t-on jamais vu cela? Je les ai joliment relevés, moi; des gros rentiers qui ne viennent pas quatre fois l'an visiter leurs défunts, qui apportent leurs fleurs eux-mêmes, et voyez quelles fleurs! Qui regardent à un entretien pour ceux qu'ils disent pleurer, qui écrivent sur leurs tombes des larmes qu'ils n'ont jamais versées, et qui viennent faire les difficiles pour le voisinage. Vous me croirez si vous voulez, monsieur, je ne connaissais pas cette demoiselle, je ne sais pas ce qu'elle a fait; eh bien, je l'aime, cette pauvre petite, et j'ai soin d'elle, et je lui passe les camélias au plus juste prix. C'est ma morte de prédilection. Nous autres, monsieur, nous sommes bien forcés d'aimer les morts, car nous sommes si occupés, que nous n'avons presque pas le temps d'aimer autre chose. |
The Lady with the Camellias, by Alexandre Dumas son | La Dame aux Camélias, de Alexandre Dumas fils |
Then I began to believe, with the superstition which people have when they are waiting, that if I went out for a little while, I should find an answer when I got back. I went out under the pretext of going to lunch. | Alors, je crus, avec cette superstition des gens qui attendent, que, si je sortais un peu, à mon retour je trouverais une réponse. Les réponses impatiemment attendues arrivent toujours quand on n'est pas chez soi. Je sortis sous prétexte d'aller déjeuner. |
The Lady with the Camellias, by Alexandre Dumas son | La Dame aux Camélias, de Alexandre Dumas fils |
“Now understand,” said Marguerite, “you are always to say to that idiot that I am not in, or that I will not see him. I am tired out with seeing people who always want the same thing; who pay me for it, and then think they are quit of me. If those who are going to go in for our hateful business only knew what it really was they would sooner be chambermaids. But no, vanity, the desire of having dresses and carriages and diamonds carries us away; one believes what one hears, for here, as elsewhere, there is such a thing as belief, and one uses up one’s heart, one’s body, one’s beauty, little by little; one is feared like a beast of prey, scorned like a pariah, surrounded by people who always take more than they give; and one fine day one dies like a dog in a ditch, after having ruined others and ruined one’s self.” | —Tu m'entends, lui dit Marguerite, tu diras toujours à cet imbécile que je n'y suis pas ou que je ne veux pas le recevoir. Je suis lasse, à la fin, de voir sans cesse des gens qui viennent me demander la même chose, qui me payent et qui se croient quittes avec moi. Si celles qui commencent notre honteux métier savaient ce que c'est, elles se feraient plutôt femmes de chambre. Mais non; la vanité d'avoir des robes, des voitures, des diamants nous entraîne; on croit à ce que l'on entend, car la prostitution a sa foi, et l'on use peu à peu son cœur, son corps, sa beauté; on est redoutée comme une bête fauve, méprisée comme un paria, on n'est entourée que de gens qui vous prennent toujours plus qu'ils ne vous donnent, et on s'en va un beau jour crever comme un chien, après avoir perdu les autres et s'être perdue soi-même. |
The Lady with the Camellias, by Alexandre Dumas son | La Dame aux Camélias, de Alexandre Dumas fils |
“They tell me there were people who ruined themselves over that girl, and lovers that worshipped her; well, when I think there isn’t one of them that so much as buys her a flower now, that’s queer, sir, and sad. And, after all, she isn’t so badly off, for she has her grave to herself, and if there is only one who remembers her, he makes up for the others. But we have other poor girls here, just like her and just her age, and they are just thrown into a pauper’s grave, and it breaks my heart when I hear their poor bodies drop into the earth. And not a soul thinks about them any more, once they are dead! ‘Tisn’t a merry trade, ours, especially when we have a little heart left. What do you expect? I can’t help it. I have a fine, strapping girl myself; she’s just twenty, and when a girl of that age comes here I think of her, and I don’t care if it’s a great lady or a vagabond, I can’t help feeling it a bit. But I am taking up your time, sir, with my tales, and it wasn’t to hear them you came here. I was told to show you Mlle. Gautier’s grave; here you have it. Is there anything else I can do for you?” | —On dit qu'il y avait des gens qui se ruinaient pour cette fille-là, et qu'elle avait des amants qui l'adoraient; eh bien, quand je pense qu'il n'y en a pas un qui vienne lui acheter une fleur seulement, c'est cela qui est curieux et triste. Et encore, celle-ci n'a pas à se plaindre, car elle a sa tombe, et s'il n'y en a qu'un qui se souvienne d'elle, il fait les choses pour les autres. Mais nous avons ici de pauvres filles du même genre et du même âge qu'on jette dans la fosse commune, et cela me fend le cœur quand j'entends tomber leurs pauvres corps dans la terre. Et pas un être ne s'occupe d'elles, une fois qu'elles sont mortes! Ce n'est pas toujours gai, le métier que nous faisons, surtout tant qu'il nous reste un peu de cœur. Que voulez-vous? C'est plus fort que moi. J'ai une belle grande fille de vingt ans, et, quand on apporte ici une morte de son âge, je pense à elle, et, que ce soit une grande dame ou une vagabonde, je ne peux pas m'empêcher d'être ému. «Mais je vous ennuie sans doute avec mes histoires et ce n'est pas pour les écouter que vous voilà ici. On m'a dit de vous amener à la tombe de mademoiselle Gautier, vous y voilà; puis-je vous être bon encore à quelque chose? |
The Lady with the Camellias, by Alexandre Dumas son | La Dame aux Camélias, de Alexandre Dumas fils |
The moment the hand of Bonacieux sounded on the door, the two young people felt their hearts bound within them. | Au moment où le doigt de Bonacieux résonna sur la porte, les deux jeunes gens sentirent bondir leur cœur. |
The Three Musketeers, by Alexandre Dumas | Les Trois Mousquetaires, de Alexandre Dumas |
He was a very silent man by custom. All day he hung round the cove, or upon the cliffs, with a brass telescope; all evening he sat in a corner of the parlor next the fire, and drank rum and water very strong. Mostly he would not speak when spoken to; only look up sudden and fierce, and blow through his nose like a fog-horn; and we and the people who came about our house soon learned to let him be. Every day, when he came back from his stroll, he would ask if any seafaring men had gone by along the road. At first we thought it was the want of company of his own kind that made him ask this question; but at last we began to see he was desirous to avoid them. When a seaman put up at the Admiral Benbow (as now and then some did, making by the coast road for Bristol), he would look in at him through the curtained door before he entered the parlor; and he was always sure to be as silent as a mouse when any such was present. For me, at least, there was no secret about the matter; for I was, in a way, a sharer in his alarms. He had taken me aside one day and promised me a silver fourpenny on the first of every month if I would only keep my "weather eye open for a seafaring man with one leg,'" and let him know the moment he appeared. Often enough, when the first of the month came round, and I applied to him for my wage, he would only blow through his nose at me, and stare me down, but before the week was out he was sure to think better of it, bring me my fourpenny piece, and repeat his orders to look out for "the seafaring man with one leg." | Il était ordinairement très taciturne. Tout le jour il rôdait alentour de la baie, ou sur les falaises, muni d’une lunette d’approche en cuivre ; toute la soirée il restait dans un coin de la salle, auprès du feu, à boire des grogs au rhum très forts. La plupart du temps, il ne répondait pas quand on s’adressait à lui, mais vous regardait brusquement d’un air féroce, en soufflant par le nez telle une corne d’alarme ; ainsi, tout comme ceux qui fréquentaient notre maison, nous apprîmes vite à le laisser tranquille. Chaque jour, quand il rentrait de sa promenade, il s’informait s’il était passé des gens de mer quelconques sur la route. Au début, nous crûmes qu’il nous posait cette question parce que la société de ses pareils lui manquait ; mais à la longue, nous nous aperçûmes qu’il préférait les éviter. Quand un marin s’arrêtait à l’ Amiral Benbow — comme faisaient parfois ceux qui gagnaient Bristol par la route de la côte — il l’examinait à travers le rideau de la porte avant de pénétrer dans la salle et, tant que le marin était là, il ne manquait jamais de rester muet comme une carpe. Mais pour moi il n’y avait pas de mystère dans cette conduite, car je participais en quelque sorte à ses craintes. Un jour, me prenant à part, il promis une pièce de dix sous à chaque premier de mois, si je voulais « veiller au grain » et le prévenir dès l’instant où paraîtrait « un homme de mer à une jambe ». Le plus souvent, lorsque venait le premier du mois et que je réclamais mon salaire au capitaine, il se contentait de souffler par le nez et de me foudroyer du regard ; mais la semaine n’était pas écoulée qu’il se ravisait et me remettait ponctuellement mes dix sous, en me réitérant l’ordre de veiller à « l’homme de mer à une jambe ». |
Treasure Island, by Robert Louis Stevenson | L’Île au trésor, de Robert Louis Stevenson |
It was on the very evening of our perilous adventure with Challenger's home-made balloon that the change came in our fortunes. I have said that the one person from whom we had had some sign of sympathy in our attempts to get away was the young chief whom we had rescued. He alone had no desire to hold us against our will in a strange land. He had told us as much by his expressive language of signs. That evening, after dusk, he came down to our little camp, handed me (for some reason he had always shown his attentions to me, perhaps because I was the one who was nearest his age) a small roll of the bark of a tree, and then pointing solemnly up at the row of caves above him, he had put his finger to his lips as a sign of secrecy and had stolen back again to his people. | Le soir même de notre périlleuse aventure avec le ballon de Challenger, notre fortune subit un revirement. J’ai dit que nos projets de départ n’avaient rencontré un peu de sympathie que chez le jeune chef indien. Seul, il n’avait pas le désir de nous retenir malgré nous sur une terre étrangère. Autant qu’il le pouvait, il nous l’avait exprimé par signes. Ce soir-là, au crépuscule, il vint nous trouver dans notre petit camp. Il me tendit (car il me témoignait des attentions particulières, peut-être parce que nous étions plus proches par l’âge) un petit rouleau d’écorce, et, me montrant solennellement la rangée des cavernes au-dessus de nous, il mit un doigt sur ses lèvres pour me demander le secret ; puis il s’en retourna vers son peuple. |
The Lost World, by Arthur Conan Doyle | Le Monde perdu, de Arthur Conan Doyle |